Artemisia Gentileschi, première femme artiste admise à l’Académie des Arts du dessin de Florence
Née en 1593 et morte vers 1656, Artemisia est une peintre baroque italienne. Remarquablement douée et considérée aujourd’hui comme l’un des premiers et des plus accomplis peintres baroques de sa génération, elle s’est fait un nom à une époque où les femmes peintres n’étaient pas facilement acceptées. Elle fut également l’une des premières femmes à peindre des sujets historiques et religieux, et devint un peintre de cour apprécié sous le patronage des Médicis et du roi Charles Ier.
Elle commença son apprentissage artistique dans l’atelier de son père et montra rapidement un talent bien supérieur à celui de ses frères. Plus tard, l’enseignement des beaux-arts étant interdit aux femmes, son père la nomme préceptrice.
Inspirée par le style de son père et par l’œuvre du Caravage, elle y ajoute une emphase dramatique chargée d’effets théâtraux, ce qui contribue à la diffusion du mouvement caravagesque à Naples, et exprime souvent un point de vue féminin dans ses tableaux. Sa biographe, Mary Garrard, attribue certaines caractéristiques de son œuvre, comme la noirceur et la violence graphique, à son viol et au procès humiliant qui s’ensuivit.
En effet, derrière la peintre au talent divin, se cache une femme abusée. C’est son tuteur, Agostino Tassi, jeune peintre et ami de son père Orazio, qui la viole lors d’une leçon où ils se retrouvent seuls. Orazio dénonça son ancien ami aux autorités, mais celui-ci ne fut jugé qu’en 1612, soit plus d’un an après le crime.
Une transcription du procès a traversé les âges, incluant le témoignage d’Artemisia : “Il me renversa sur le bord du lit en m’appuyant une main sur la poitrine et me mit un genou entre les cuisses pour que je ne puisse pas les serrer”. Le procès fut extrêmement déplaisant pour Artemisia qui fut obligée de se soumettre à un humiliant examen pelvien, à une époque où la torture était considérée comme une méthode acceptable d’interrogatoire.
Tassi sera reconnu coupable et condamné à l’exil, mais fera jouer ses relations pour regagner Rome. Cependant, ce n’est pas le viol qui lui sera principalement reproché. Dans le sillage confus de l’agression, Tassi avait promis qu’il épouserait Artemisi, et c’est finalement cette promesse brisée du mariage qui le fera condamné.
À Florence, Artemisia connaît un succès flatteur et entre à l’Académie des Arts du dessin, première femme à bénéficier d’un tel privilège. Elle entretient de bonnes relations avec les artistes les plus renommés de son temps, ainsi qu’avec l’astronome et physicien italien Galilée, et gagne la faveur et la protection de personnes influentes.
Elle s’installe ensuite à Rome et, grâce à sa sensibilité et à sa détermination, accueille les nouveautés artistiques de cette période (baroque et classicisme). Elle entre à l’Académie de Desiosi qui la célèbre par un portrait gravé avec l’inscription : « Miracle de la peinture, plus facile à envier qu’à imiter ».
À Naples, elle peint pour la première fois pour une cathédrale, montrant une fois de plus sa capacité à s’adapter aux goûts artistiques de l’époque et à aborder d’autres sujets, ce qui accroît sa notoriété.
« Les peintures d’Artemisia Gentileschi étaient audacieuses, vibrantes et parfois violentes. Son talent indéniable lui a permis de dépasser les préjugés de genre pour asseoir sa notoriété.« – Alessandra Pagano, National Geographic.
Artemisia Gentileschi, the first woman artist accepted at the Academy of the Arts of Drawing of Florence
Born in 1593 and died around 1656, Artemisia is an italian Baroque painter. Remarkably gifted and today considered one of the first and most accomplished Baroque painters of her generation, she made a name for herself at a time when women painters were not easily accepted. She was also one of the first women to paint historical and religious subjects, and became a successful court painter under the patronage of the Medici and king Charles I.