Victoria Woodhull, première femme candidate à la présidence des États-Unis.
Née en 1838, dans une famille de 7 enfants, d’un père escroc et d’une mère servante et médium, elle était une femme politique féministe américaine, une journaliste, une militante des droits de la femme, une suffragette, une éditrice, une écrivaine et une courtière en valeurs mobilières.
Elle donne ses premières conférences en faveur du féminisme à Ottawa, vers 1861, et rencontre rapidement le succès. En 1870, elle annonce dans le New York Herald son intention de se présenter à l’élection présidentielle, puis crée son propre journal, le Woodhull and Claflin’s Weekly.
Sa candidature est éminemment symbolique : en plus d’être une femme, elle n’a que 34 ans à l’époque, alors que l’âge minimum pour être candidat est de 35 ans.
Candidate à la présidence, elle nomme Frederick Douglass, ancien esclave et militant républicain radical, comme colistier, mais celui-ci refuse l’investiture.
Sa campagne pour le droit de vote des femmes aboutit à la création d’un parti pour l’égalité des droits lors de la convention nationale.
Exprimant son soutien au communisme, elle traduit en 1871, et pour la première fois aux États-Unis, le Manifeste du parti communiste, et devient membre de l’Association internationale des travailleurs. Karl Marx l’expulse l’année suivante en raison de son soutien à l’amour libre et de l’exclusion des migrants du mouvement communiste.
En 1872, elle est arrêtée pour propos obscènes après avoir dénoncé dans son journal « l’hypocrisie de la morale sexuelle » du pasteur Henry Ward Beecher, célèbre prédicateur et opposant à l’amour libre, et ses relations adultères avec la femme de son meilleur ami. Son emprisonnement a été suivi d’une vague d’arrestations de militants de l’amour libre.
Victoria est à nouveau emprisonnée le jour des élections. Lors du dépouillement des bulletins de vote, ceux qui lui étaient favorables ont été ignorés.
Profondément blessée par cette arrestation, elle s’installe en Angleterre et, précédée par sa notoriété, donne de nouvelles conférences couronnées de succès. Elle reste féministe, mais commence à utiliser davantage la chasteté et le respect des liens du mariage, et renie tous ses anciens discours sur l’amour libre.
Elle meurt en 1927 et sera par la suite honorée au National Women’s Hall of Fame.
Victoria Woodhull, the first woman candidate for US Presidency
Born in 1838, in a family of 7 children, from a swindler father and a mother servant and medium, she was an American feminist politician, journalist, women’s rights activist, suffragist, editor, writer and stockbroker.